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A quatre mains
24 août 2008

Projet de projet de naissance

P10 Je projette pour l’instant d’accoucher à l’hôpital le plus proche de chez moi, dans lequel mes deux fils sont nés. Il s’agit d’une maternité de type III, pouvant être qualifiée d’ «usine à bébés». Evidemment, choix très risqué, d’une maternité que l’on peut soupçonner d’hyper-médicalisation peu propice au respect de l’aspect physiologique de la naissance, et de la personne des femmes et des nouveau-nés.

Il me reste maintenant à tenter d’y faire admettre ce qui me tient à cœur pour cette naissance à venir. Mes souhaits pour ce nouvel accouchement résultent directement de la façon dont se sont passées les naissances de mes aînés. Pour résumer :

-         Fils-premier-né : accouchement sous péridurale, pendant lequel je n’ai rien revendiqué du tout, à la fois par manque d’information et parce que j’étais dans un état second (shootée par la péri ?) - pas d’épisiotomie - expulsion difficile car je ne savais pas comment pousser, mais sans intervention instrumentale - injection d’hormones pour la délivrance sans m’en informer - aucune demande d’autorisation ni même information sur les soins donnés à mon fils dont je ne connais d’ailleurs pas vraiment la teneur (vérification par sonde de l’oesophagienne et de l’anus, je crois) ;

-         Fils-deuxième-né : accouchement non médicalisé, car je suis arrivée à l’hôpital vraiment au dernier moment – pas d’épisio – expulsion facile en quatre minutes – délivrance « aidée » manuellement par la sage-femme tandis que l’on me tenait fermement car je refusais que cela soit fait à ce moment – même situation pour les soins donnés au nouveau-né que lors de mon premier accouchement.

Mon post « où accoucher en France ? » donne plus de détails sur ces deux séjours à l’hôpital.

Il résulte de cette expérience que, pour moi, entrer dans cette maternité pour accoucher me donne un sentiment d’insécurité. Comme si, du simple fait d’entrer dans l’enceinte d’un hôpital, je me changeais en une chose, perdant mon statut d’humain détenteur de neurones et responsable de mes décisions. Et devenant ainsi susceptible de subir des violences si j’ose prétendre décider de ce qui concerne ma propre personne. Car j’estime que, faire sur moi par la force, un acte que je refuse explicitement, est une violence inacceptable.

Je souhaite dès lors faire un projet de naissance, exprimant les éléments qui m’importent dans le déroulement de mon accouchement et lors des moments qui suivent.  Son contenu est assez simple, car il consiste à demander de:

-         m’informer des actes médicaux jugés utiles avant qu’ils me soient prodigués ;

-         respecter mes refus.

Ceci revient à souhaiter le pur et simple respect de la réglementation, à savoir l’application de l’article L 1111-4 du Code de la santé publique, qui indique que « toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé.

Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix. […]

Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. […] »

Un comportement des soignants conforme à la réglementation devrait aller de soi, il me semble. Mais en fait, selon mon expérience, non, ce n’est pas le cas.

Il m’est difficile de dresser dans mon projet de naissance une liste des actes que je refuse par principe. Car je ne sais pas comment se dérouleront les moments précédant la naissance, ni ce que je souhaiterai lorsque j’y serai. Donc il me semble inadéquat de faire un inventaire, qui ne serait qu’une reprise non personnalisée des « revendications » classiques concernant l’accouchement aujourd’hui. Par contre, j’exclue quand même de prime abord :

-         l’épisiotomie ;

-         certains soins pratiqués par précaution sur mon enfant (sonde, gouttes dans les yeux) ;

Même si cela n’est qu’une application du principe général que je souhaite voir appliquer, il me paraît nécessaire de préciser qu’il est notamment important pour moi que mon accord préalable soit donné pour :

- toute injection (hormones, antibiotiques, glucose …) ;

- tout acte ayant trait à la délivrance.

Je me doute bien que ce dernier point est sensible, tant la peur de l’hémorragie est grande … et peut-être aussi la volonté des sage-femme de terminer rapidement un accouchement sans plus avoir besoin de surveiller la femme concernée et de libérer la salle de travail.

Enfin, dernier point, essentiel pour moi, si mon état de santé et celui de mon enfant le permet, je souhaite partir de l’hôpital dans les 24 heures suivant l’accouchement, et si possible ne pas y passer de nuit. Une sortie dite « précoce », au bout de 24 heures, est prévue dans la maternité où je prévoie d’aller. Reste à savoir ce que cela veut dire dans les faits, et par quelle sage-femme je serais suivie à domicile. Car en cas de désaccord de l’hôpital pour ma sortie, alors que je la juge raisonnable, comment trouver une sage-femme qui accepte de me suivre ? Celle proposée par l’hôpital, sûrement pas.

J’ai pris contact avec la seule sage-femme libérale à proximité de chez moi faisant les hospitalisations à domicile (HAD). Elle m’a indiqué qu’elle ne pourrait me suivre en HAD que si l’hôpital autorisait  ma sortie. Je comprends sa position : 1- elle ne veut pas se mettre en situation difficile dans le cas d’une femme ou d’un bébé ayant de réels problèmes de santé ; 2 – elle appartient à la « Communauté périnatale », regroupement de praticiens pilotés par l’hôpital. J’ai eu ses coordonnées par l’hôpital. Elle peut donc difficilement être en opposition avec cette institution.

Demain matin, j’ai rendez-vous avec une sage-femme de l’hôpital pour l’entretien du 4ème mois. Il faut que je lui explique en douceur, sans fâcher, ce que je souhaite et pourquoi. Que j’arrive à prendre en compte ce qu’elle me dit. Ce n’est pas évident pour moi …

Puis voir après si je me lance dans d’autres recherches.

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