Balade

Ce matin, ça n’a pas l’air d’aller. Puisque tu aimes être dehors, je t’emmène chercher le courrier : pas de pleurs pendant ce petit tour dans l’allée, que je ne prolonge pas car il pleut. Mais dès l’entrée dans la maison, tes pleurs reviennent. Je décide donc d’aller faire une balade avec toi, malgré la pluie.

Equipées en fonction du temps, nous explorons les alentours, rues où nous passons souvent mais que je n’ai jamais pris le temps d’observer. Tu es dans mes bras, face au monde. Les aubépines sont en fleur. Les iris aussi, violets ou jaunes. Marcher lentement pour tout regarder. Tu ne dors pas. Tu es toute calme. Entre des jardins, un chemin que je n’avais jamais repéré mène à un champ cultivé. Des escargots de toutes tailles vadrouillent. Je me sens bien. Les oiseaux s’expriment abondamment ; ils ont l’air contents. Un chat vient nous saluer. C’est toujours beau, un chat. Tu dors maintenant. Des petites boules qui deviendront des noix sont visibles dans le noyer près de la maison. Dans un champ, des hommes cueillent quelque chose. La pluie devient plus forte, et nous rentrons. La clef de la maison est dans ma poche, du côté où je ne peux pas te lâcher. Mais je l’attrape sans te réveiller.

Nous sommes de retour. Moment de grâce rien qu’à nous.