Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A quatre mains
28 septembre 2009

Fin du rêve

P10

Le rêve est fini.

Deux jours par semaine seulement sans toi, mais ce n’est plus comme avant.

Même si je ne suis pas complètement rassurée sur ta vie en mon absence, je n’ai plus d’avenir à envisager avec crainte dans l’immédiat : nous sommes dans une situation stable. J’ai perdu mon rêve, mais j’y gagne en sérénité.

A la fin, j’appréhendais tellement les premier jours de nourrice que j’étais pressée que ce soit fait. Voila. Ca y est. Nous sommes passées de l'autre côté. J’y perds, énormément bien sûr, et toi aussi je suppose. Ces heures sans savoir ce que tu fais, si tu vas bien. Je ne te connais plus autant. Je m’inquiète pour toi. Que se passe-t-il dans ta petite tête pendant ces heures d’absence ? Vas-tu bien ? Comment la nourrice s’occupe-t-elle de toi ?

Pour moi cohabitent mes préoccupations « d’école » et l’absence, le manque de toi. Je tends à te retrouver. Tu m’habites.

C’est tellement facile pour moi. Mais toi ? Je te laisse. Je pars. J’ai pour ma part une journée sans stress, intéressante, gratifiante. Et toi ? Quelle vie as-tu ? Dans quelle mesure est-ce difficile pour toi ? Finalement, je suis un peu lâche: je n'ai même pas la peine de savoir ce que tu ressens.

Le hasard a fait que j’ai travaillé trois jours et demie la première semaine. Dès le premier jour, tu n’as pas protesté quand je t’ai laissée.

Mes craintes sur le sommeil se sont concrétisées. La nourrice accepte de t’endormir dans les bras ; c’est déjà bien. Elle m’explique que quand elle te pose, tu te réveilles parfois. Alors dit-elle, elle te laisse, tu pleures moins de cinq minutes et tu t’endors. Comment savoir si c’est vrai ? Un témoignage de ton grand frère a incité le doute à s’insinuer en moi. Que ressens-tu pendant ces quelques minutes ?

Tu es une parfaite tétouilleuse : pas question de boire plus de quelques gorgées de mon lait à la tasse chez la nourrice. Elle a essayé le biberon, malgré mes explications sur le fait que je ne voulais pas de biberon pour toi. Mais tu le refuses catégoriquement (au moins, comme ça, on sait ce que tu veux, et la possibilité du bib est écartée).

Quand j’arrive, je te vois avoir l’air d’aller bien. Mais dès que toi tu me vois, tu pleures. Il s’agit de te prendre immédiatement, et de te faire téter sans tarder.

Puis les tétées se succèdent, rapprochées. Le soir, tu t’endors plus tôt qu’avant, vers 21 heures, et le festival des tétées nocturnes commence vers minuit (5, 6 longues tétées pour la nuit) ; il te faut ta ration de lait et de tétées, c’est bien normal. Mais ça, c’est tous les jours, même quand tu as pu téter à volonté toute la journée. Parfait comportement d’adaptation dit Ton Papa : alors que tu ne peux pas prévoir ce que sera ta journée, tu t’organises en fonction de la situation la plus contraignante.

C’est bien un peu fatigant, mais en fait je suis ravie : le prototype de la tétouilleuse est dans ma vie.

Le premier jour chez la nourrice, le jour de tes 7 mois, Ton Papa a vu que ta première dent était là.

Publicité
Publicité
Commentaires
A quatre mains
Publicité
Archives
Publicité