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A quatre mains
20 août 2010

Je me demande

P10

Je me demande pourquoi ce besoin de t’allaiter, de te porter, de t’accompagner dans le sommeil, qui me tient au corps. D’où me vient-il ? Pourquoi l’ai-je moi ? Pourquoi celle-ci et non pas celle là ? Je me pose cette question de plus en plus.

Quand j’ai été enceinte de ton frère Fils-premier-né, j’ai voulu l’allaiter, c’était évident pour moi. Je disais que j’étais curieuse de voir « comment ça faisait ». Mais je sais maintenant que, même si j’avais réellement cette curiosité, elle n’était pas déterminante. Une partie de moi, sans l’avoir encore vécu (en tant que mère en tous cas) savait déjà qu’il me fallait cela. Je n’avais aucun modèle de mère allaitante autour de moi. Je crois bien que je n’avais même jamais vu un bébé téter « en vrai ». Aucun discours pro-allaitement n’était parvenu jusqu’à moi. Alors quoi ?

Aujourd’hui, je suis convaincue que l’allaitement, le portage, le sommeil partagé sont bénéfiques pour les bébés. Mais si c’est une « bonne » raison, ce n’est pas pour moi la « vraie » raison ; j’en ai simplement envie, c’est ma façon de t’aimer.

Je ne suis même pas loin de penser que l’on adopte parfois les convictions qui nous arrangent, qui nous permettent d’être en accord avec nous même, de justifier intellectuellement ce que nous faisons pour des raisons que nous ignorons en réalité.

Si ce que l’on dit est vrai, et j’y crois assez, se rejoue dans la relation entre une mère et son bébé la relation vécue entre cette nouvelle mère et sa propre mère. Et je me rends compte que je ne sais presque rien de mon temps de bébé. Comment ai-je été traitée lors de ma naissance « difficile » ? Comment ai-je vécu le sevrage après avoir été allaitée quelques jours ? Comment devais-je trouver le sommeil ?

Raisonnement un peu simpliste, je l’accorde.

Et j’entends des voix dire que je cherche, par ma relation avec mes enfants, à réparer ce que je n’ai pas eu assez, ou à retrouver ce que j’ai aimé. Bref, que je les utilise.

Soit, mais dans ce cas, qui n’en fait pas autant en choisissant la façon dont il se comporte avec ses enfants ? Cherche-t-on pourquoi telle femme évite le contact, lorsqu’elle ressent une aversion pour l’allaitement, ou que son bébé reste longuement dans son transat ou son landau ? Elle agit pourtant elle aussi avec et par son passé.

Je me demande.

A moins que j’aie la réponse. Celle qui est la plus exacte, et finalement la plus simple qui soit : parce que je t’aime, et que je veux donc que tu te sentes bien, que tu sois loin de toute souffrance, heureuse dans ton quotidien de Petit d’Homme. Juste parce que tu es Mon Amour.

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