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A quatre mains
24 octobre 2010

Protest songs

P10

Grève de la faim. Depuis deux semaines, tu fais la grève de la faim chez la nourrice ; tu n’y manges rien de rien. Il paraît que tu t’éloignes quand tu vois le repas, pleures quand tu es à table, et promènes les gâteaux partout sans les approcher de ta bouche.

A la maison, tu manges, même si tu as perdu ton bel appétit des derniers temps.

Que veux-tu dire par là ? Ton mécontentement que je te laisse pour aller travailler ? Autre chose ?

Le nourrice n’apprécie pas du tout la situation, et est fort inquiète. Elle a consulté la psychologue de la PMI à ce sujet. Consigne donnée : te laisser tranquille, puisque ton poids est satisfaisant. Pas de mise en cause de l’allaitement. Ouf ! 

Pour ma part, je n’apprécie pas non plus. Même si les vêtements en 2 ans te conviennent maintenant,  je crains à nouveau pour ta prise de poids. La balance de la maison dit que tu as pris du poids assez correctement. J’en suis relativement remplie d’aise, même si tu as au fil de ces derniers mois un peu décroché de la courbe de poids de l’OMS.

Feintes. Tu as particulièrement horreur des habillages, déshabillages et changements de couches. Or ces derniers sont malheureusement fréquemment nécessaires ces jours derniers. Quand je te dis qu’il y a du caca dans la couche, et qu’il faut la changer sous peine d’avoir mal, tu prends un air étonné et dis avec véhémence et moultes mimiques : « pas là ! ». Mais je soupçonne que tu saches parfaitement ce qu’il en est en réalité.

Ton papa et moi cherchons alors à rendre ce changement de couche attrayant pour que tu l’acceptes : dans un endroit inhabituel, en jouant … Ca ne marche pas toujours très bien.

Quant au pyjama à enfiler le soir après un changement de couche laborieux, tu vas le cacher sous un fauteuil… puis au bout d’un moment où nous ignorons la situation, tu vas le chercher, tu nous l’amènes, et tu tends les bras pour que nous le mettions.

Colère. Parce que tu veux quelque chose, et que l’on ne comprend pas quoi. Parce que parfois, je pense, quelque chose ne va pas, et tu ne sais pas ce que tu veux, ce qui te permettrait de te sentir mieux. Parce que tu veux absolument faire quelque chose que nous refusons.

Dans ce dernier cas, il arrive parfois que tu cèdes et viennes en même temps faire un bisou. Je me sans alors un peu mal à l’aise ; je veux juste t’empêcher de faire quelque chose, de dangereux ou que je ne veux pas. Pas te soumettre.

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Commentaires
E
c'est avec des mots pleins de tendresse que tu décris cette étape délicate. mon second doit avoir à peu près le même âge et c'est un peu l'inverse : il mange bien chez la nounou, mais quand il est avec moi il préfère souvent téter (de jour comme de nuit...), et lui aussi semble très souvent désorienté de ne pas savoir ce qu'il veut. bon courage en tout cas!
A quatre mains
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