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A quatre mains
13 juillet 2009

Absolu

P10

Les bébés sont l’Absolu.

Absolu des émotions.

Quand tu te sens bien, rien ne vient troubler cette sensation. Elle est pour un moment immuable. Sourires et joie pure.

Quand tu as besoin de quelque chose, tu n’es qu’un manque qui te dévore. Un trou. Tu ne te demandes pas si ce besoin va être satisfait ou non, ni quand. Tu n’es que détresse. Détresse intemporelle et infinie – ou éternelle dans l’instant. Différer la satisfaction de ce besoin est insupportable.

Quand tu as mal, tu ne sais rien d’autre que la douleur. Tu ne sais pas pourquoi. Tu ne sais pas que ça va s’arrêter.

Confiance Absolue.

Tu te livres à moi. Toute entière.

Bien sûr, de fait, tu dépends de moi pour tout, de ton bien être à ta survie Tu n’y peux rien.

Mais il y a bien plus : tu t’offres sans aucune réticence, sans retenue. Endormie. Eveillée. Souriante. Ton corps vulnérable. Détendue et tranquille.

Comme s’il ne pouvait venir de moi que du bon et de l’agréable. C’est souvent le cas heureusement, mais pas toujours. Tu devrais le savoir pourtant, tu l’as déjà vécu. Ces gestes de soin que tu n’aimes pas, douloureux parfois, incompréhensibles pour toi, et qui viennent sans préavis véritable malgré mes explications verbales. Peu importe que ce soit « pour ton bien », puisque tu ne le sais pas. Des cris qui t’effraient aussi, en cas de disputes contre tes frères. Tu te contentes de protester, de pleurer, mais ta confiance n’est pas entamée ; ça ne change pas ta façon de t’en remettre à moi.

Chaque entorse à ton bien être est une trahison.

Tu te livres à moi. Ca me donne le vertige, ça m’émeut ; je pourrais même m’y perdre.

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