Souvenir

Il y a un juste un an. Il faisait aussi froid qu’aujourd’hui, et la neige a recouvert les trottoirs pendant des jours. Toute autour de toi, je t’enveloppais pour te tenir au chaud.

Marchant à pas précautionneux pour ne pas glisser, je me rendais deux fois par semaine chez la sage-femme pour les séances de préparation à l’accouchement. Des sentiments mitigés : un moment doux que j’aimais me permettant de me centrer sur toi et sur l’instant de ton arrivée prochaine, une inquiétude en voyant les affiches montrant la physiologie d’un accouchement (« c’est sûr, ce n’est pas possible tout ça, ça ne peut pas passer »), et une intimité ponctuelle avec les autres femmes présentes que je me savais destinée à ne jamais revoir.

Réunion de famille annuelle pour un Noël décalé. Nous parlions d’un anniversaire à venir le 31 janvier au soir, et de l’inquiétude de Ton Papa à ce sujet. Et si tu arrivais juste à ce moment là ? Et si nous n’avions alors pas le temps d’arriver à l’hôpital ? Moi, ça m’amusait ; la clinique la plus proche n’était qu’à quelques minutes du lieu de la fête.